YSIA : association culturelle et solidaire Un trait d'union entre la France et les Comores !

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Deux ans, jour pour jour...

Par Le 30/06/2011

Une fois n'est pas coutume, nous retranscrivons dans ce blog un article paru ce matin sur le site du Figaro. Il résume en effet parfaitement la situation deux ans jour pour jour après le crash de la Yemenia qui avait provoqué la mort de 152 personnes.

 

Deux ans après le crash aux Comores, l'enquête piétine

Par Delphine de Mallevoüe
29/06/2011 | Mise à jour : 20:12

La compagnie Yemenia n'a toujours pas donné les documents techniques qui permettraient d'identifier les causes de l'accident. 

Deux ans jour pour jour après le crash du vol Paris-Moroni (Comores), où 152 résidents français avaient péri et Bahia,une adolescente, avait survécu, les familles des victimes, scandalisées par l'inertie de l'enquête, adressent une lettre au président de la République pour tenter de faire avancer le dossier.

Nicolas Sarkozy avait déjà rencontré ces familles, en juin 2010, et «avait pris l'engagement de lever tous les obstacles pour trouver les causes de l'accident », se souvient Said Larifou, avocat d'une vingtaine d'entre elles. Après des mois de procédures judiciaires, aucune avancée ne permet encore à ce jour d'éclaircir l'origine de ce drame puisque, fait singulier, la compagnie Yemenia Airways n'a jamais communiqué les documents techniques et administratifs nécessaires à l'enquête, malgré les injonctions de la Justice et de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Elle invoque son statut de «locataire» de l'avion, propriété d'une société américaine, pour justifier sa rétention d'informations.

«Avion poubelle »

Aussi, rien du cahier de maintenance de l'A-310, des licences des pilotes, des contrats d'assurances ou de l'état technique de l'appareil accidenté n'est parvenu aux parties civiles ni au tribunal de Bobigny où une procédure au pénal est ouverte. Or, selon Me Said Larifou, sans ces documents, l'enquête ne peut aboutir et les familles «ne peuvent engager, avec certitude et efficacité, des actions en indemnisation de leur préjudice ». Encore moins désormais puisque que le délai d'un tel recours est fixé à deux ans. Surtout, sur le plan humain, «il est intolérable de ne pas savoir ce qui s'est passé », souligne Me Didier Jaubert, autre avocat des familles.

Enfin, l'enlisement du dossier aurait des conséquences d'autant plus graves que les causes supposées de la catastrophe se rejoueraient pour nombre de vols que la compagnie yéménite continue d'opérer. En effet, les passagers du vol accidenté avaient embarqué à Paris à bord d'un Airbus flambant neuf mais avaient été débarqués à Sanaa, au Yemen, pour prendre un «avion poubelle », convient-on à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), chargé de les acheminer à leur destination finale, Moroni. C'est lors de cette liaison que l'avion s'est abîmé en mer. Très bien connue des autorités de l'aviation civile nationale et internationale, cette pratique pose de sérieux problèmes de sécurité puisque, en fractionnant l'acheminement des passagers selon plusieurs espaces aériens nationaux, elle divise aussi l'action de contrôle mais aussi les compétences et les responsabilités de différentes autorités. «Si, sortie de l'espace aérien européen, la compagnie change d'appareil pour un modèle qui n'est pas conforme aux normes de sécurité, on ne peut strictement rien faire, explique-t-on à la DGAC. Avec les compagnies étrangères, notre compétence et notre activité sont limitées aux seuls contrôles inopinés. Et ce que nous avons contrôlé jusqu'alors au départ de Paris n'a montré que des avions neufs ». Pour Me Said Larifou, «c'est d'une hypocrisie et d'une inconscience inacceptables ». «Nous avons bien conscience de cela, c'est un vrai problème », rétorque-t-on à la DGAC.

Des incidents similaires se seraient reproduits

A en croire des passagers de la même compagnie, sur la même ligne, des incidents similaires se seraient reproduits régulièrement, et encore la semaine dernière. Après deux tentatives infructueuses de décollage à Sanaa dans un autre appareil que celui dans lequel ils avaient pris place à Paris, puis un nouvel échec malgré un deuxième changement d'avion, voyageurs et personnel navigant ont refusé un énième «coucou de fortune ». L'Airbus neuf qui les avait originellement transportés a ainsi été «réquisitionné » sous pression, raconte Me Larifou.

Ce danger potentiel a conduit l'avocat des parties civiles à porter plainte contre X, en avril dernier, pour «mise en danger de la vie d'autrui» et «obstacle à la manifestation de la vérité» sur les causes et les circonstances du crash de 2009.

D'un point de vue technique, il apparaît à ce jour, selon le pré-rapport du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), que l'erreur humaine soit en cause, sans plus de précisions sur les circonstances puisque les documents yéménites sont manquants.

Philibert Demory, procureur adjoint chargé du dossier au tribunal de Bobigny, a pourtant foi en l'instruction : «Je comprends bien que cela n'aille pas au rythme souhaité par les parties civiles mais l'enquête n'est pas au point mort. La compagnie yéménite refusant de coopérer, c'est certes plus compliqué mais nous contournons l'obstacle en nous adressant à d'autres autorités et nous attendons des éléments… ».

Par Delphine de Mallevoüe

Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/06/29/01016-20110629ARTFIG00616-deux-ans-apres-le-crash-aux-comores-l-enquetepietine.php

Manifestation à Marseille

Par Le 04/07/2009

Crash de l'A310 : des milliers de manifestants à Marseille

  Des milliers de personnes (10.000 selon la police, 40.000 selon les organisateurs) issues de la communauté comorienne de Marseille ont défilé en silence samedi dans les rues de la ville en hommage aux victimes du crash de l'A310 qui a fait 152 morts mardi au large des Comores.

Le cortège, long et dense, est parti de la Porte d'Aix au centre-ville au son d'une prière coranique et derrière une banderole noire, pour rejoindre la mairie par la Canebière et le Vieux-Port.

 
De nombreuses femmes en costume traditionnel ont ensuite entamé des chants mais le cortège ne laissait entendre aucun slogan, le principe d'une marche silencieuse ayant été retenu par les organisateurs qui ont donné pour mot d'ordre à la presse de ne pas faire d'interview.

«Plus de poubelles volantes», «A310, 152 disparus, 30 juin 2009: plus jamais», «Les morts n'ont pas de prix, nous nous battrons jusqu'au bout», pouvait-on lire sur des banderoles. De nombreux manifestants arboraient aussi un tee-shirt indiquant : «Hommage aux victimes du vol Sanaa-Moroni», ainsi qu'un brassard noir.

Sur les 152 victimes du crash de l'A310, 61 avaient pris leur départ à Marseille où la communauté comorienne est estimée à environ 80.000 personnes sur une population de 820.000 habitants. Une seule passagère a survécu.

 

Source : site internet du journal Le Parisien http://www.leparisien.fr/faits-divers/crash-de-l-a310-des-milliers-de-manifestants-a-marseille-04-07-2009-569991.php

Les familles de victimes dénoncent...

Par Le 03/07/2009

"L’Etat n’a aucun moyen»

Aux Comores, les familles des victimes dénoncent le manque de soutien.

Par LISA GIACHINO Moroni, correspondance

 

La recherche d’éventuels rescapés du vol de Yemenia qui s’est abîmé dans la nuit de lundi à mardi aux Comores s’est poursuivie hier avec l’aide de plusieurs pays, sans succès, tandis que la compagnie a annoncé des compensations de 20 000 euros au moins pour les familles de chaque victime.

Les forces comoriennes ont reçu l’aide de la France, des Etats-Unis et de Madagascar, qui ont dépêché navires, avions, hélicoptères et plongeurs à la recherche de survivants parmi les 153 passagers et membres d’équipage de l’A 310 de la compagnie nationale yéménite. Pour l’heure, seule une adolescente a été retrouvée vivante. Outre la recherche de survivants, les sauveteurs et militaires espèrent récupérer les précieuses boîtes noires de l’appareil, déterminantes pour l’enquête sur les causes, encore inconnues, du crash.

Face à la levée de boucliers contre la compagnie, dénoncée tant par ses usagers que par autorités françaises, qui ont mis en doute son respect strict des règles de sécurité, Yemenia a annoncé une première enveloppe en compensation pour les familles des victimes.

Aux Comores, des proches de ces victimes témoignent.

Moustoifa, rencontré devant la Direction de la protection civile, à l’aéroport

«J’ai perdu mes trois frères, ma mère est en train de mourir parce qu’elle a perdu ses enfants. Il y a quarante-huit heures que je suis là, ma mère et mes sœurs aussi, et je n’ai vu personne. Moi, hier, je suis monté dans un bateau de pêcheur pour chercher, et je suis venu ce matin avec des gilets de sauvetage car je suis sauveteur, mais on ne sait pas quoi faire, on ne nous dit rien. Tu ne peux pas pénétrer à l’intérieur. Ils arrêtent les gens. Ce sont des incompétents. Cent cinquante personnes ont péri et l’Etat n’a rien déclenché. Ils n’ont rien, aucun moyen. On a vu un ministre français passer sous nos yeux, des gens du Yémen, mais aucune autorité comorienne n’est venue nous parler.»

 

Ahmed, rencontré à Mitsamihuli, le village le plus proche de l’accident 

«Mon ami d’enfance est mort en laissant sa femme et ses enfants. Pour sa mémoire, je vais me battre pour que les choses suivent leur cheminement normal : enquête et indemnisation des victimes. Ils veulent nous faire croire que seul le vent est responsable de l’accident. Les politiques comoriens, les notables qui ont des intérêts dans Yemenia voudront enterrer l’affaire pour qu’on fasse "Allah m’doulila" [Dieu merci, ndlr]. Je devais faire la fête avec deux potes et au lieu de ça je vais devoir les enterrer, peut-être même que je les enterrerai jamais.»

 

Abdoulkarim Ahmed et Saleh Houssein,frère et oncle d’une victime

«Eddy faisait de l’import-export à Dubaï. Il venait au mariage de son petit frère. Il y a 95 % de chances qu’il soit mort. On a du mal à assumer, mais c’est Dieu qui décidera. Hier, on a eu des informations sur la fille repêchée (lire ci-contre), c’est tout. Ce qui compte, c’est d’avoir des réponses précises, savoir si on a récupéré des gens.»

 

 Source : site internet du journal Libération http://www.liberation.fr/monde/0101577379-l-etat-n-a-aucun-moyen