Nawal "La musique n’a pas de frontière"
CLICANOO.COM | Publié le 23 octobre 2009
Nawal est celle qu’on présente comme la voix des Comores. Invitée du festival Tourné Viré, elle partagera avec le public réunionnais ses chansons pleines de tendresse.
Pour Nawal, la musique est une histoire de philosophie. Originaire des Comores, la chanteuse s’est initiée seule à la musique. "À l’âge de 7 ans, j’ai appris la guitare et je jouais des percussions sur des boîtes en tôle", relate l’artiste. En grandissant, sa passion persiste. Elle passe du temps dans le studio de ses oncles à Moroni où elle "touche à tout". Nawal suit les influences musicales de l’époque et découvre les répertoires de Jimmy Hendrix, des Doors ou encore de Pink Floyd. Quand elle s’envole pour la France au début des années 80, elle écoute les titres de Brel, France Gall, Léo Ferré avant de passer à la composition. Son retour sur son île natale, en 1985 est déterminant pour sa carrière. Nawal renoue avec la richesse du métissage des Comores et de l’océan Indien en général. C’est grâce à cette redécouverte qu’elle se lance dans une carrière en solo. Son parcours n’a pas été facile, sa route a été semée d’embûches. Elle a été la première femme musicienne à se produire devant un public mixte. En 1985, ce n’était pas courant aux Comores. Nawal a dû essuyer les remarques de certains de ses proches qui ont très mal pris de la voir sur scène. "Cela a été dur, mais la passion ainsi que les encouragements d’autres personnes de mon entourage m’ont aidé à persévérer", se souvient Nawal. Poussée par son amour de la musique, l’artiste continue. Elle qui estime que "le chemin est plus important que la gloire", ne baisse pas les bras. En misant sur l’auto production, Nawal concocte deux albums,“Kweli” en 2001 puis “Aman” en 2007. Sa musique, elle aime à la partager. La chanteuse multiplie les concerts, aux Comores, dans la zone océan Indien, en Amérique du Nord, au Moyen Orient et en Europe. Une belle aubaine. D’autant plus que les artistes originaires des îles peinent souvent à trouver un public en dehors de leur pays. "Pour moi, la musique n’a pas de frontière. Elle plaît ou elle ne plaît pas", estime la chanteuse. Une remarque surprenante empreinte d’une pointe de réalisme. C’est un peu cela que l’on retrouve dans ses textes. Elle évoque "l’amour universel, la paix, la responsabilité individuelle, la nécessité de développement personnel, l’éducation, la volonté, l’environnement, l’envie de rayonnement". Au-delà des mots, Nawal favorise les sons et l’émotion qu’elle transmet à travers sa musique. "C’est beaucoup plus important", assure-t-elle. Sans doute parce que son art est un moyen pour elle de réunir les peuples. Entre traditionnel et contemporain, la musique de Nawal, résolument acoustique, tisse un harmonieux dialogue entre les cultures indo-arabo-persane, avec les polyphonies bantoues, les chants soufis, et les rythmes syncopés de l’océan Indien. Nawal, chanteuse et guitariste, s’est perfectionnée, a fait évoluer son style. Au fil du temps sa musique s’est dépouillée pour aller à l’essentiel. C’est tout ça que Nawal vient présenter à Saint-Benoît. Invitée du festival Tourné Viré, elle sera dès 20 heures sur la place du marché couvert.
Gabrielle Boyer
Source : http://www.clicanoo.com/index.php?page=article&id_article=225263